Mistral gagnant
Assis sur un banc dans le parc, Archer s’empare de la bouteille d’eau afin de se désaltérer. Il a cinq ans. Devant lui, une poussette où son petit frère dort et dans le ventre de Maman, de plus en plus arrondi, une petite sœur va pousser son premier cri dans quelques semaines. Les sorties au parc sont synonymes de liberté sans avoir à dépenser quoi que ce soit si ce n’est de l’énergie à revendre (dont ne manque pas Archer dont les ressources en la matière semblent inépuisables). Les Gilson sont une famille modeste. Dans la moyenne, ni aisé ni pauvre. Le salaire de son père rend les fins de mois parfois difficiles sans jamais être dans le rouge pour autant. A la maison, on compte, on fait attention. Quelque chose qu’oubliera assez vite Archer en développant au fil des années de son âge adulte, un goût pour les belles choses afin de brouiller les pistes sur le milieu modeste dont il est issu.

Si maman si… - tw : maladie longue et décès.
Très tôt, Archer est propulsé dans un monde d’adulte, entouré de responsabilité et d’un rôle qu’il doit endosser en parallèle à celui de son père : celui du deuxième homme de la famille, en bon aîné qu’il est. Il n’a que douze ans quand le verdict tombe pour sa mère : maladie de Charcot, l’emprisonnant lentement mais sûrement dans ce corps si frêle qui a pourtant porté la vie à 4 reprises ses dernières années. Donner la vie ne semble toutefois pas suffisant pour qu’elle reste en vous, visiblement. C’est le malheureux constat que fait le jeune Archer Gilson.

Tantôt infirmier tantôt aide-soignant pour aider au mieux son père et écarter les plus jeunes Gilson de cette vision difficile, Archer œuvre le plus possible aux soins prodigués à sa mère, quotidiens, qui se répètent plusieurs fois tout au long de la journée. Puis finalement, le feu s’éteint progressivement dans le cœur et l’âme de sa mère jusqu’à son dernier souffle, trois semaines après qu’Archer ait fêté ses 18 ans.

Empire state of mind
A quelques mois de la rentrée universitaire, Archer est embauché grâce à quelques relations notariales ayant traité le testament de sa mère, pour suivre les pas de Maître Montgomery et une immersion dans le domaine du droit qui suscite chez lui un intérêt particulier. Tout juste sorti d’un drame personnel, Archer s’illustre particulièrement par son esprit éclairé et sa perspicacité, ce qui amène très vite Diane à l’admirer pour cette clairvoyance, rare à un si jeune âge. Cela lui permet d’obtenir le financement de ses études de droit à l’université de Boston grâce à la générosité de celle qui au fil du temps, devient son mentor et un véritable modèle, une inspiration. Peu à peu, Archer gagne tant en confiance qu’en légitimité à mesure qu’il suit et termine avec brio son cursus universitaire.

Jeune diplômé, il est rapidement embauché dans le même cabinet que Diane pour devenir son assistant juridique attitré. Le professionnel finit par empiéter sur la vie privée d’Archer qui termine souvent ses longues soirées de travail à prendre un verre pour décompresser en sa compagnie. Rapidement, les limites professionnelles qu’il s’est fixé se fissure et il ne peut empêcher son cœur de tomber pour Diane. Toutefois, il s’interdit formellement de lui avouer la portée de ses sentiments parce qu’à ce moment-là, elle a quelqu’un. Puis qui voudrait d’un p’tit jeune des quartiers modestes ? Effrayé à l’idée d’un rejet qui serait d’autant plus déplacé étant donné la relation qu’ils ont au travail, Archer se tait depuis des années. Il reste attentif aux confidences de Diane et lorsque le scandale éclate, éclaboussant la réputation de cette dernière, Archer tente de toutes ses forces de faire abandonner ceux qui en ont après elle. Progressivement rongé par la culpabilité et, même s’il ne se l’avouera jamais, par le manque, Archer claque la porte du cabinet pour rejoindre Diane à Blurrydale.

Melting-pot
Archer peut paraître froid et hautain de prime abord mais c’est surtout un air qu’il se donne pour paraître inatteignable • Il a développé un goût particulier pour la mode et les belles affaires si bien qu’il lui arrive souvent de conseiller son mentor en la matière • Il craint plus que tout qu’on découvre d’où il vient réellement, son milieu d’origine et cache donc cela sous une couche de superficielle qui se retranscrit surtout dans sa posture naturelle, sa prestance et ses fringues • Pas spécialement amateur de musique ni de cinéma, Archer passe le peu de temps libre dont il dispose, le nez dans des bouquins d’intrigues ou d’épouvantes • Progressivement, la mort de sa mère est devenue un sujet tabou qu’il n’aborde pas •