dysphorie, transphobie, personne trans mégenrée
(to raise a daughter) Ta naissance a été un événement ô combien célébré. La naissance d’un fils quelle bénédiction pour les Fawkes après des années d’essai. Le problème ? C’est que fils c’est déduit du papier que l’hôpital leur a remis. La réalité t’es vite apparue différente. Rien n’allait pour toi, rien ne raisonnait dans la case où on s’efforçait de t’enfoncer. Ça a causé des frictions avec tes parents qui ne comprenaient pas d’où ça venait. Tu penses pas qu’ils le comprennent même maintenant. Iels t’ont pourtant laissé te découvrir du moment que tu le faisais dans le calme de ta chambre. Loin des regards, t’étais libre. Ça t’a permis de te découvrir, de t’assurer de trouver qui tu es vraiment.

(more than survive) Tes parents ont été plus influencé.e.s par la moyenne par les disparitions de Blurrydale. S’iels ont cherché à s’en éloigner en fuyant à Boston, la mort de tes grand-parents les ont forcé.e.s à revenir dans leur ville natale pour régler tout le côté administratif. Avec un bébé d’un an, difficile de repartir si bien qu’ils ont repris le domicile familial pour t’y élever. Ça aurait pu être un détail banal, le début d’une vie normale, mais non, la disparition suivant leur retour les a piqué.e.s. Iels se sont alors lancé.e.s dans une manie bien particulière : le survivalisme. Qu’est-ce que ça implique concrètement ? Des rations de cannes bien trop impressionnantes pour le bien de quiconque et un emploi du temps des plus occupés. T’avais le temps pour rien d’autres qu’apprendre à survivre. T’as une multitude de cordes à ton arc : capable de chasser, filtrer l’eau de pluie, te servir de bon nombre d’armes, bref de survivre en forêt pendant des semaines s’il faut. À quoi ça a servi tout ça ? Certainement pas à t’apprendre à vivre en société.

intimidation, bullying, dysphorie, personne trans mégenrée 
(i bruise easily) Autant dire que t’étais pas prête à commencer l’école. T’es entrée au middle school après des années d’école à la maison.  T’étais une gamine mal léchée, très peu adaptée aux vêtements qu’elle portait pour des raisons évidentes - à savoir que tes parents te considéraient toujours comme leur fils. Au-delà de cette catastrophe évidente, il y avait aussi le fait qu’iels n’étaient pas du genre à dépenser des sommes importantes pour l’apparence si bien que tous tes vêtements étaient juste objectivement horrible. Ça t’a mis dans une mauvaise position auprès de tes pairs qui n’ont pas hésité à te faire comprendre que tu n’étais pas la bienvenue dans leur clique. À ça se rajoutait un autre aspect de l’apprentissage familial : voir les relations comme une partie d’échec. Oh, tu t’en es plutôt détournée depuis, mais à l’époque tu ne pouvais pas t’en empêcher. Si bien que t’avais tendance à éviter les relations dès qu’elle semblait un peu incertaines. T’as perdu des amitié avant même qu’elles ne commencent comme ça. Ça a toujours été une propension à l’autosabotage, l’idée d’avoir un pied dans la porte de peur qu’on t’abandonne ou qu’on se désintéresse de toi comme tes parents ont pu le faire.

relations familiales conflictuelles, personne trans mégenrée
(just a girl) Parce que c’est bien ce qui est arrivé quand t’as annoncé à tes parents que tu voulais débuter ta transition. Oh, avec le temps iels ont fini par comprendre que tu n’étais pas un homme, même si tu étais leur fils. Iels ont pas compris le pourquoi ou le comment, mais iels t’ont soutenue en quelque sorte - à savoir t’aider avec les rendez-vous que ça impliquait c’est tout ce qu’il te fallait. Tant pis si ça a mis un froid dans la famille, s’iels ont du mal à te comprendre même maintenant, c’était la seule façon d’être fidèle à toi-même. C’est comme ça que tu as enfin pu devenir Leslie officiellement. Dire que tu as pu t’épanouir à partir de ce moment-là est sans doute le plus grand euphémisme de l’année. Ça t’a permis de trouver les tien.ne.s. C’est peu après ta transition que t’as réellement commencé à t’impliquer dans des causes qui te tiennent à coeur. Tu y dévoues une bonne partie de ton temps et ce, depuis des années maintenant.

(pancake for diner) C’est ce qui t’a permis de rencontrer Kit au fond. T’étais là pour une soirée en non-mixité et le reste c’est de l’histoire écrite maintenant. C’est des parties de lacrosse que tu ne manques jamais peu importe les circonstances. C’est des cris poussés lorsqu’elle marque un but, c’est des heures passées sur Wikipédia pour comprendre le sport et tout ce que ça implique. C’est aussi la main sur l’épaule lorsque tu vois qu’elle s’énerve ou encore vos doigts entrelacés quand vous vous promenez dans la rue. Elle est un tout que tu adores, c’est l’évidence même. Elle n’est pourtant pas une cage, plutôt un perchoir vers lequel tu aimes te tourner. Vous vous êtes entendues pour une relation libre, un miracle considérant les craintes qui te polluent parfois le coeur. Mais tu lui fais confiance, mieux, tu vous fais confiance. Ça te permet aussi d’être libre et qu’elle le soit aussi. Et tant pis si ça implique des regard de travers ou des demandes d’explications, ça change rien à ce que tu ressens. Ça se voit dans les douces attentions que tu as ou dans les je t’aime qui manquent de t’échapper plus fréquemment.

(cosmic space girl) tu voudrais avoir des poules, à voir si t’arrives à obtenir les permissions vu l’endroit où tu habites ; tu portes une attention toute particulière à ton apparence, quitte à y dépenser un peu trop d’argent là-dessus ; t’as adopté un chat qui t’aime qu’à moitié et avec lequel t’es à moitié en guerre, mais bon, elle est mignonne ; tu remplis un bullet journal tous les jours ; t’aimes écouter à peu près n’importe quoi, ton random est on ne peut plus éclectique ; tu portes souvent des chaussettes dépareillées ; tu conduis une moto.